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Chapitre III, À deux doigts de la mort[]

Le soleil de midi frappait la vallée de tous ses rayons, tandis que les nuages de poussière et de sable volait toujours ici et là. Frappé par ces nuages qui lui obstruaient la vue, Rorim se sentait épuisé. En effet, il était fatigué, affamé, assoiffé, mais continuait tout de même de se battre malgré le peu de force qui lui restait. Icarion et ses hommes étaient arrivés dans le désert du Zorastre depuis deux jours, et contrairement à ce que Icarion prévoyait, c’était les gobelins qui étaient venus à leur rencontre et non le contraire.

Cela faisait maintenant plus de cinq heures qu’une furieuse bataille durait sur la plaine du désert parmi les dunes. Haletant, le jeune renard transperça avec sa dague deux gobelins qui avaient eux l’audace d’essayer de lui sauter dessus.

Malheureusement, ce fut les dernières forces de Rorim qui passèrent avec ces coups de dague. En effet, n’étant même plus capable de se tenir debout, il tomba sur le sol en lâchant son arme et tenta de reprendre son souffle. 

« Rim ! Derrière toi ! » Cria une voix. À bout de souffle, Rorim n’entendit même pas, mais fut sous le choc lorsqu’il vit Icarion décapiter d’un coup d’épée un gobelin qui s’apprêtait à l’achever. Le jeune homme aida Rorim à se relever.

- Je t’en doit une, dit le renard.

- Quand tu veux mon vieux, répondit Icarion avant de retourner dans la furie de la bataille.  

Rorim tenta de retrouver des forces qu’il n’avait plus, mais il n’y arriva pas et chuta à nouveau. Il se releva péniblement malgré tout, essuyant le sang qui coulait d’une blessure qu’il avait a la jambe.

Le jeune renard voyait autour de lui les corps tomber, entendit les gémissements des mourant. Il se demandait pourquoi ils faisait tout ça, pourquoi la guerre existait, pourquoi le malheur devait toujours l’attendre.

« Je le savais ! Je le savais qu’on aurait pas dû y aller. Je l’ai dis : Nous ne sommes pas encore assez fort. Et là, c’est la mort qui nous attend... » Pensa t-il.

Achevant des gobelins qui se trouvaient sur le sol, il chercha Icarion du regard. Ce qu’il vit le figea sur place : Son meilleur ami était en train de se battre à l’épée contre un très grand gobelin, qui portait une cape noire et qui était paré de bijoux.

Voyant que ce gobelin n’était autre que le chef, il vit d’un coup Icarion se faire désarmer par son ennemis, très habile et fut impuissant lorsqu’il fut témoin du gobelin qui rentra son épée dans les côtes de son ami.

Icarion s’écrasa sur le sol en hurlant de douleur, tandis que Rorim se décida enfin à bouger, et comme remplit d’une énergie nouvelle, s’élança à son secourt.

Néanmoins, il s’arrêta à nouveau lorsqu’il aperçu le chef des gobelins sortir une pierre turquoise de ses vêtements. Rorim ne savait que trop bien de quoi il s’agissait. Voyant un Icarion mal en point se faire menacer par le cristal du gobelin lui rappela de lointains et douloureux souvenirs. Sans qu’il ne le sache pourquoi, la réalité s’effaça, puis devant ses yeux ébahit apparue une forêt. Il fut encore plus sous le choc lorsqu’il comprit que cette forêt n’était autre que la forêt où il avait vécu heureux avec sa famille au début de sa vie, avant que le malheur ne s’en mêle. Rorim entendit un cri, puis vit un jeune renardeau courir, suivit de sa mère.

- Cours Rorim, cours, ne t’arrête pas, s’écria la mère.

Le jeune renard réalisa que pour une raison inconnue, il voyait devant lui une scène de son enfance, scène qu’il aurait voulu oublier pour toujours. En effet, il vit une créature hideuse qui lui faisait penser à un orque du nord qui saisit une pierre turquoise. Visant le renardeau, la créature tira un éclat d’énergie. Voyant ce qui se passait au dernier moment, la mère se jeta entre l’enfant et le tir d’énergie, tombant inanimée sur le sol. Les créatures disparurent, mais le renardeau s’agenouilla devant le corps sans vie de sa mère en pleurant.

- Maman ! Maman, ne me laisse pas...

Rorim sentit des larmes couler sur ses joues. En effet, il avait comprit que l’infortuné renardeau n’était nul autre que lui-même. Ce douloureux souvenir de la mort brutale de sa mère, s’étant sacrifiée pour le sauver, lui fit l’effet d’un poignard dans le ventre. Démolit par cette mort, il avait tenté jusqu’à maintenant de l’oublier. Néanmoins, une voix mélodieuse retentit :

- Je suis pour toujours avec toi Rorim. N’ai pas peur, car tu n’a rien à craindre avec moi à tes côtés.

- Maman ?

Plus aucune réponse.

La forêt s’estompa d’un coup et Rorim réalisa qu’il était de retour dans la réalité, voyant Icarion toujours menacé, comme si le temps s’était arrêté. Le renard prit une grande respiration.

« Je vais le faire. » Ce dit-il. « Je n'ai plus peur. »

Il tendit la main, puis ferma les yeux et se concentra. Cyrus, chef de gobelins, fut perplexe lorsqu’il vit l’énergie sortir du cristal alors qu’il n’avait rien fait, mais vit sans comprendre qu’elle allait vers Rorim. Le cristal était dorénavant vide, mais le renard avait maintenant les pelage d’un turquoise brillant, et lorsqu’il ouvrit les yeux, Cyrus prit peur en voyant qu’ils étaient blancs sans aucunes pupilles. Rorim avait en effet absorbé l’énergie du cristal à l’intérieur de lui même, provoquant une transformation temporaire.

Malgré sa douleur, Icarion fut très étonné lui aussi, n’ayant jamais été témoin des pouvoirs de son ami. Rorim, fort de l’énergie qui coulait en lui, détruisait les rangs des gobelins comme si de rien était et provoqua la terreur dans leurs rangs. Cyrus ordonna alors aux siens de battre en retraite, et c’est dans le plus grand désordre qu’ils le firent. Quelques instants plus tard, ayant repris sa apparence normale, Rorim et deux autres guerriers d’Œil de Lynx transportèrent Icarion hors du champ de bataille maintenant vide, pour l’emporter dans un endroit plus sûr.

Personne n’était content, personne ne chantait, tout le monde était conscient en effet qu’aucun des deux groupes n’avaient gagné ni perdu. De plus, les pertes étaient grandes dans les deux camps, chose qui attristait Rorim.

Bolark, nain des montagnes ayant rejoint les mercenaires d’Icarion et ayant eu une formation de médecin observa les blessures du jeune homme.

- Comment je m’en sors, Bolark ? Demanda t-il.

- Pas si mal, dans deux semaines tu sera sur pieds. Il n’y paraîtra plus.

Icarion parût surprit.

- Mais je ne peux pas m’arrêter deux semaines ! Nous avons un contrat à remplir.

Pour Rorim, c’était la goutte qui faisait déborder le vase.

- Et pourquoi avoir passé ce contrat de prime abord ? Demanda t-il.

- Car nous avons besoins d’argent.

- Non Icarion. Je te connais trop bien pour que ce soit ça la raison. Tu n’irais pas jusqu’à détruire un peuple au grand complet juste pour de l’argent. Qui plus est, tu n’irais pas jusqu’à faire décimer tes propres hommes. Trop nombreux sont nos amis qui ont trouvés la mort aujourd’hui.

Icarion ne dit rien, puis le silence s’installa. Enfin, le jeune homme ferma les yeux.

- Tu as raison, Rorim. Ce n’est pas à cause de l’argent que je fais ce que les elfes noirs me demandent. Je le fais parce que j’ai une dette envers Soundar, leur roi.

- Quoi ? Ne dis pas n’importe quoi !

- C’est la vérité. J’ai une dette envers eux, car ils m’ont accueillis lorsque j’étais enfant et m’ont élevé gratuitement. Ce n’est que plus tard que Franir, le magicien m’a révélé que je suis l’héritier du trône du royaume d’Yria, et que c’est lui qui m’avait confié aux elfes noirs pour ma sécurité.

Rorim était bouche-bée. Il ne savait pas quoi répondre, donc décida de ne plus rien dire, sachant que cela ne servait plus à rien de toute façon. Icarion reprit :

- Je suis l’héritier du trône d’Yria, comme toi tu est le dernier cristalier, comme tu nous l’a démontré tout à l’heure.

Rorim ne dit rien et garda le silence. La nuit s’installa, entraînant toutes choses au repos, de même que le vent furieux, qui fut réduit lui aussi au silence.

Chapitre IV : Crystal/Chapitre IV

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